
Rentrée sans marque 2009

La rentrée sans marque dans les ouvrages scolaires
Les publicitaires, c'est comme les
dealers, ils attendent les enfants et
les ados à la sortie des écoles et
des lycées. Ils savent très bien que
plus ils prennent les jeunes tôt,
plus il sera dur après pour eux de
se désintoxiquer de la
consommation.
A cause de la publicité, de plus en
plus d'enfants sont malades de
l'obésité. C'est ça le métier des
publicitaires : rendre les jeunes accros
aux marques et à la conso pour servir
de grosses entreprises qui exploitent
d'autres enfants à l'autre bout de
la planète.
La publicité est interdite à l'école, ça n'empêche pas les
publicitaires de chercher par
tous les moyens à y entrer.
Alors, en avant la chasse à la pub ! Placarde cette affiche
dans ton école. Organise des
débats avec tes copains, tes
profs, tes parents.
La pub il faut lui résister.
Appel du Mouvement pour une rentrée sans marques
Lettre à adresser à son député
Appel du Mouvement pour
une rentrée sans marques
Le Mouvement pour une rentrée sans marques appelle chaque année depuis dix ans les parents, enseignants et jeunes à réagir contre le racket commercial dont les élèves et leurs familles sont victimes à l’occasion de chaque rentrée scolaire et invite l’ensemble des citoyens à se mobiliser contre l’introduction de la publicité à l’école au nom de la défense d’une conception de l’enseignement fondée sur l’accès à l’autonomie et à la citoyenneté. Nous refusons tous les intégrismes politiques, religieux ou économiques car ils enferment, chacun à leur façon, les jeunes dans des « marques » et « identités » et empêchent l’école d’instituer ces jeunes en élèves.
Non à la dictature des logos
Le Mouvement pour une rentrée sans marques invite les jeunes et leurs familles à boycotter les marques notamment identitaires et produits logotypés et à leur préférer systématiquement des produits génériques. Nous revendiquons une dotation en matériel scolaire, notamment pour les élèves de l’école primaire et du collège. Nous soutenons les jeunes qui osent dire « non » à la dictature des logos en refusant de devenir des hommessandwichs. L’expérience des années passées prouve que chacun peut agir concrètement contre la surconsommation en limitant au nécessaire ses achats de fournitures scolaires et parascolaires. Il sera d’autant plus facile de résister à la culpabilisation de ceux dont les choix personnels ou les moyens financiers les conduisent à refuser cette dictature des marques ou cette surconsommation que nous serons nombreux à revendiquer cette attitude comme étant un choix de nous dé-marquer.
Contre toutes les marques
Le Mouvement pour une rentrée sans marques exprime son refus de la dictature des marques, de toutes les marques.
1) Les marques commerciales sont le symbole et le vecteur d’une soumission au marché mondial. Elles véhiculent des « valeurs » et des comportements qui ne sont pas ceux de l’école puisque fondés sur une logique de l’« avoir » et du « paraître » contraire à la primauté de l’« être » que tout enseignant devrait tendre à développer. Comment le maître pourrait-il aider l’élève à acquérir son autonomie et lui faire aimer le savoir si son autorité, fondée sur sa compétence pédagogique, est sans cesse concurrencée par le pouvoir de l’argent et la logique de consommation ? Comment l’école pourrait-elle assumer sa mission de faire des enfants des citoyens si elle accepte de participer à leur gavage par une monoculture de la consommation que déverse déjà la télévision ?
2) Les marques religieuses ou idéologiques sont contraires aux principes de neutralité et de laïcité si elles introduisent une soumission à une autorité et à des valeurs contradictoires à celles de l’école. L’école a besoin pour instituer l’enfant en élève, c’est-à-dire pour garantir son accès à l’autonomie, qu’aucune autorité extérieure ne vienne l’enfermer dans une identité quelconque. Un enseignant doit avoir face à lui de futurs citoyens et non de bons consommateurs ou croyants.
Pour des enfants libres
Le combat du Mouvement pour une rentrée sans marques n’a rien de passéiste ni de nostalgique. Nous ne partageons pas le mythe de l’âge d’or d’une école républicaine qu’il faudrait restaurer. Nous poursuivons une longue tradition de luttes pour faire de l’école un véritable lieu d’émancipation. C’est pourquoi nous rejetons, comme contraire à la tradition nationale, la fausse bonne solution de l’uniforme scolaire. Le combat pour l’accès à l’autonomie vise une autolimitation et non une limitation imposée.
Nous appelons les professeurs, parents d’élèves et élèves à organiser des débats en classe ou dans leurs établissements pour porter cette question auprès des plus concernés et ne pas laisser les enfants devenir des panneaux publicitaires à chaque rentrée.
Lettre à adresser à son député
Les associations Casseurs de pub et Résistance à l’agression publicitaire ont alerté à plusieurs reprises les députés au sujet de la publicité à l’école. La législation actuelle (circulaire Lang du 28 mars 2001) permet en effet la marchandisation de l'école. Le président Sarkozy, pourtant champion de la réforme, se garde bien de remettre en question cette circulaire Lang. Nous vous encourageons à copier cette lettre et à l’envoyer au député de votre circonscription.
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la lettre
Pour l’abrogation du « Code de bonne
conduite des entreprises en milieu scolaire »
Pour une initiative parlementaire protégeant les enfants des agressions
publicitaire
Madame la Députée, Monsieur
le Député,
L’Assemblée nationale avait
dès 1936 proclamé l’interdiction absolue de toute
publicité à l’école. Ce principe protecteur
de l’enfance a été sans cesse réaffirmé
témoignant ainsi de l’existence d’un véritable
consensus national sur cette question. Le ministère de l’Education
nationale a publié, au BOEN n° 14 du 5 avril 2001, la circulaire
n°2001-053 intitulée «Code de bonne conduite des interventions
des entreprises en milieu scolaire». Ce texte qui introduit la notion
contestable de «neutralité commerciale» a permis de
multiplier les interventions des marques dans les écoles : kits
pédagogiques, jeux-concours, sponsoring, etc. Beaucoup de députés
de droite comme de gauche ont interrogé les ministres successifs
sur le risque de violation du principe de «neutralité scolaire»
que crée le flou de cette circulaire administrative. Le Conseil
d’Etat a cependant conclu à sa légalité (2
novembre 2002).
Seul le dépôt d’un
nouveau texte de loi permettrait de créer un vaste débat
national sur la meilleure façon de protéger les enfants
des agressions publicitaires notamment à l’école.
Veut-on que les élèves français soient obligés
demain comme aux Etats-Unis de regarder tous les matins un programme de
publicité dans les classes ? Acceptera-t-on que l’on fixe
des objectifs de vente de boissons ou autres produits sous prétexte
de réalisme économique et de partenariat avec des entreprises
?
L’école doit rester un lieu
d’apprentissage à l’autonomie et à la citoyenneté
ce qui suppose que l’on protège les enfants des appétits
des firmes mais aussi de leurs propres pulsions consommatrices qui les
conduisent à s’enfermer dans des «identités
de marques» et à surconsommer des produits dangereux.
L’école n’a pas à
se faire le vecteur d’une monoculture de la consommation en tolérant
en son sein la présence de marques et de publicités. Ces
dernières véhiculent des «valeurs» et des comportements
qui ne sont pas ceux de l’école puisqu’ils sont fondés
sur une logique de l’«avoir» et du «paraître»
contraire à la primauté de l’«être»
qui régit encore l’école. Nous sommes convaincus que
la façon dont la société répondra à
la menace que représente l’introduction des marques et de
la publicité à l’école déterminera sa
capacité à défendre une conception républicaine
de l’enseignement.
Dans l’espoir que la représentation
nationale légifère au plus vite pour assurer la protection
des élèves face à toutes les formes d’agressions
publicitaires en milieu scolaire et péri-scolaire, nous sollicitons
votre appui pour notre demande d’abrogation de la circulaire du
5 avril 2001 et de retour à l’application de la note de service
n° 99-118 du 9 août 1999.
Le texte du manifeste pour l’annulation du « code » est consultable sur le site de R.A.P. :
http://www.antipub.org/archives/actions/index.php?page=appel_manifes
Pour trouver votre député : www.assembleenationale.fr/12/qui/circonscriptions/
Tous les courriers aux députés peuvent être simplement adressés à M. ou Mme - nom du député -, Député(e) de - nom de la circonscription ou du département - Assemblée nationale, 126, rue de l’Université, 75355 Paris 07 SP.