Appel à la résistance
du « Mouvement pour une rentrée sans marques »
Le « Mouvement pour une rentrée sans marques
» appelle, pour la troisième année consécutive,
les parents, enseignants et jeunes à réagir contre le racket
commercial dont les élèves et leurs familles sont victimes à
l’occasion de chaque rentrée scolaire et invite l’ensemble
des citoyens à se mobiliser contre l’introduction de la publicité
à l’école au nom de la défense d’une conception
de l’enseignement (public ou confessionnel) fondée sur l’accès
à l’autonomie et à la citoyenneté. Nous refusons
tous les intégrismes politiques, religieux ou économiques car
ils enferment, chacun à leur façon, les jeunes dans des «
marques » et « identités » et empêchent l’école
d’instituer ces jeunes en élèves.
Dé-marquez-vous !
Le Mouvement pour une rentrée sans marques invite
les jeunes et leurs familles à boycotter les marques notamment identitaires
et produits logotypés et à leur préférer des produits
génériques. Il soutient les jeunes qui osent dire « non
» à la dictature des logos. L’expérience des années
passées prouve également que chacun peut agir concrètement
contre la surconsommation en limitant au nécessaire ses achats de fournitures
scolaires et parascolaires. Il sera d’autant plus facile de résister
à la culpabilisation de ceux dont les choix personnels ou les moyens
financiers les conduisent à refuser cette dictature des marques ou
cette surconsommation que nous serons nombreux à revendiquer cette
attitude comme étant un choix de nous dé-marquer.
Pétition pour l’abrogation de la circulaire
Lang
Le Mouvement pour une rentrée sans marques conscient que le combat
contre l’agression publicitaire à l’école est aussi
un enjeu collectif appelle tous les citoyens à se mobiliser et à
signer une pétition nationale pour exiger l’abrogation du «
Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire
» (circulaire Jack Lang 2001-053 du 5 avril 2001) qui, sous couvert
de partenariats et de « neutralité commerciale » banalise
de fait l’introduction des marques à l’école, circulaire
Lang que les gouvernements Raffarin successifs se sont bien gardés
d’abroger montrant sur ce point une continuité dans l’application
des directives européennes qui visent à transformer l’enseignement
en un vaste marché concurrentiel.
Lettre pétition à
adresser à son député
Pour l’abrogation du « Code de bonne conduite
des entreprises en milieu scolaire »
Pour une initiative parlementaire protégeant les enfants des agressions
publicitaires »
Votre
député (par département) - Lettre
format PDF - Lettre format Word
Madame la Députée, Monsieur le Député,
L’Assemblée Nationale avait dès 1936
proclamé l’interdiction absolue de toute publicité à
l’école. Ce principe protecteur de l’enfance a été
sans cesse réaffirmé témoignant ainsi de l’existence
d’un véritable consensus national sur cette question. Le Ministère
de l’Education Nationale a publié, au BOEN n° 14 du 05 avril
2001, la circulaire n° 2001-053 intitulée « Code de bonne
conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire ». Ce
texte qui introduit la notion contestable de « neutralité commerciale
» a permis de multiplier les interventions des marques dans les écoles
: kits pédagogiques, jeux concours, sponsoring, etc. Beaucoup de députés
de droite comme de gauche ont interrogé les Ministres successifs sur
le risque de violation du principe de « neutralité scolaire »
que crée le flou de cette circulaire administrative. Le Conseil d’Etat
a cependant conclu à sa légalité (02 novembre 2002).
Seul le dépôt d’un nouveau texte de loi
permettrait donc de créer un vaste débat national sur la meilleure
façon de protéger les enfants des agressions publicitaires notamment
à l’école. Veut-on que les élèves français
soient obligés demain comme aux Etats-Unis de regarder tous les matins
un programme de publicité dans les classes ? Acceptera-t-on que l’on
fixe des objectifs de vente de boissons ou autres produits sous prétexte
de réalisme économique et de partenariat avec des entreprises
?
L’école doit rester un lieu d’apprentissage
à l’autonomie et à la citoyenneté ce qui suppose
que l’on protège les enfants des appétits des firmes mais
aussi de leurs propres pulsions consommatrices qui les conduisent à
s’enfermer dans des « identités de marques » et à
surconsommer des produits dangereux.
L’école n’a pas, par ailleurs, à
se faire le vecteur d’une monoculture de la consommation en tolérant
en son sein la présence de marques et de publicités. Ces dernières
véhiculent des « valeurs » et des comportements qui ne
sont pas ceux de l’école puisqu’ils sont fondés
sur une logique de l’ « avoir » et du « paraître
» contraire à la primauté de l’ « être
» qui régit encore l’école. Nous sommes convaincus
que la façon dont la société répondra à
la menace que représente l’introduction des marques et de la
publicité à l’école déterminera sa capacité
à défendre une conception républicaine de l’enseignement.
Dans l’espoir que la représentation nationale
légifère au plus vite pour assurer la protection des élèves
face à toutes les formes d’agressions publicitaires en milieu
scolaire et péri-scolaire, nous sollicitons votre appui pour notre
demande d’abrogation de la circulaire du 17-02-2003 et de retour à
l’application de la note de service n° 99-118 du 9 août 1999.
Nom : …..
Prénom : ….
Adresse : ….
___________________________________________________
Coupon de suivi de la pétition nationale :
« Abrogation de la circulaire Lang »
Nom : …..
Prénom : ….
Adresse : ….
Nom du député contacté : ….
Coupon à envoyer à
« Mouvement pour une rentrée sans marques » - c/o Paul
Ariès - 3, rue de Montferrat, 69500 Bron
Meeting du 12 octobre à Paris-Saint-Ouen
avec Paul Ariès, François Dufour, Tariq Ramadan
Le Mouvement pour une rentrée sans marques n’appartient
à personne et chacun, jeunes, parents, enseignants, peut s’en
revendiquer pour organiser des campagnes d’information et de résistance
: refus des distributeurs automatiques de boissons, inscription dans le règlement
intérieur des établissements du principe de refus des marques,
etc
Nous nous réjouissons particulièrement de l’initiative
des associations « Casseurs de pub » et « Divercité
» qui organisent le MARDI 12 OCTOBRE 2004 A PARIS-SAINT-OUEN
un grand meeting avec Paul Ariès, François Dufour(ex-porte-parole
de la Confédération Paysanne) et Tariq Ramadan pour protester
contre le racket dont les jeunes des banlieues sont particulièrement
victimes de la part des marques. Ce meeting sera une nouvelle occasion pour
Paul Ariès, Tariq Ramadan, et François Dufour de faire le lien
avec la marchandisation du monde.
RENDEZ-VOUS à 20h, le mardi 12 octobre, Salle Europe,
27, rue Godillot, 93400 Saint-Ouen
PAF : 5 euros
Métro Station Mairie de Saint-Ouen (Prenez la rue du Docteur Bauer.
Longer la Patinoire et prenez la troisième rue à gauche juste
avant le pont de chemin de fer.) Plan d'accès :
http://www.eurosites.fr/pages/francais/accueil_St_Ouen.html
Le refus de la dictature de toutes les marques
Le Mouvement pour une rentrée sans marques exprime
son refus de la dictature des marques, de toutes les marques.
- 1) « Les marques commerciales » sont le symbole
et le vecteur d’une soumission au marché mondial. Elles véhiculent
des « valeurs » et des comportements qui ne sont pas ceux de l’école
puisque fondés sur une logique de l’ « avoir » et
du « paraître » contraire à la primauté de
l’ « être » que tout enseignant devrait tendre à
développer. Comment le maître pourrait-il aider l’élève
à acquérir son autonomie mais aussi lui faire aimer le savoir
et le processus même de son acquisition si son autorité, fondée
sur sa compétence disciplinaire et pédagogique, est sans cesse
concurrencée par le pouvoir de l’argent et la logique de consommation
? Comment l’école pourrait-elle assumer sa mission de faire des
enfants des citoyens si elle accepte de participer à leur gavage par
une monoculture de la consommation que déverse déjà la
télévision ?
- 2) Les marques religieuses ou idéologiques sont
contraires aux principes de neutralité et laïcité si elles
introduisent une soumission à une autorité et à des valeurs
contradictoires à celles de l’école. L’école
a besoin pour instituer l’enfant en élève c’est
à dire pour garantir son accès à l’autonomie qu’aucune
autorité extérieure ne vienne l’enfermer dans une identité
quelconque. Un enseignant doit avoir face à lui de futurs citoyens
et non de bons consommateurs ou croyants. Un jeune pour devenir un élève
ne peut être un individu unidimentionnel quelles que soient par ailleurs
la nature et la qualité de cette dimension.
Le combat du Mouvement pour une rentrée sans marques
n’a rien de passéiste ou de nostalgique. Nous ne partageons pas
le mythe de l’âge d’or d’une école républicaine
qu’il faudrait restaurer. Nous poursuivons une longue tradition de luttes
pour faire de l’école un véritable lieu d’émancipation.
C’est pourquoi conscient des formes qu’a pris en France la résistance
au risque de « caporalisation » par l’école, nous
rejetons, comme contraire à la tradition nationale, la fausse-bonne
solution de l’uniforme scolaire. Le combat pour l’accès
à l’autonomie vise une auto-limitation et non une limitation
imposée.
« Ni marques, ni intégrismes, ni blouse grise ! »
Pour le « Mouvement pour une rentrée sans marques
»
Paul Ariès, Politologue-écrivain