?NON A LA PRIVATISATION DU PAVILLON DU PARC POUR YAB !
?Le maire de Lyon et son équipe privatisent le patrimoine municipal pour celui qui a contribué au scandale de la dernière coupe du monde de football au Qatar. Voici sept ans, Le Monde dénonçait déjà « le photographe [qui] était allé chercher 1 million d’euros au Qatar pour boucler le budget, en soutenant la candidature de l’émirat pour le Mondial. Contradiction soulevée par un rapport de l’Assemblée nationale : “Le climat local extrêmement défavorable contraindra à climatiser les infrastructures sportives. La facture énergétique de l’événement promet d’atteindre des montants considérables, bien que les finances qataries permettent d’investir en masse dans des sources renouvelables. Dans ce contexte, le soutien publiquement apporté par Yann Arthus-Bertrand à la candidature du Qatar étonne” » (16 septembre 2015). C’est pour son association de greenwashing (maquillage en vert) que la ville de Lyon privatise, en lui louant, le pavillon du parc de la Tête d’Or. Mais l’hélicologiste n’a pas été seulement payé par le Qatar : « YAB » a été photographe officiel du Paris-Dakar, de Disneyland, de Ferrari ou encore de Total. Il présentait hier la techno-dictature chinoise comme un modèle de société pour sa prétendue politique écologiste comme il défend aujourd’hui l’industrie nucléaire ou les courses de Formule 1.
Ironie de l’histoire, le Pavillon du parc est à 500 mètres de la Fondation Nicolas Bertrand (qui héberge La Décroissance) ; un nom ironique mariant ceux de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand pour désigner les vedettes hélicoportées de la récupération de l’écologie. Voici douze ans, La Décroissance, premier journal d’écologie politique, avait réalisé, sur le lieu même du Pavillon du parc, une vidéo humoristique dénonçant ces figures de la société du spectacle dont l’activité consiste à monnayer leur notoriété pour repeindre en vert les entreprises ou les administrations les plus polluantes.
Une pétition pour envoyer ce personnage au tribunal avait recueilli 1750 signatures.
Tous les défenseurs honnêtes de l’écologie ne peuvent que s’insurger contre ce nouveau détournement.
Nous les invitons à nous rejoindre bientôt aux manifestations que nous allons organiser sur place et devant la mairie de Lyon.
YAB, retourne au Qatar !
18 mai 2011
« GoodPlanet.be a officiellement été lancée le 10 mai 2011 dans le cadre de la journée de la Philanthropie à Bruxelles, dont Yann Arthus-Bertrand est le témoin d’honneur cette année. » Site goodplanet.org
« On croyait avoir touché le fond de ce fonds de protection de la nature [Goodplanet], mais en bas de la page d’accueil, on est carrément achevé en lisant que le partenaire officiel de celui-ci n’est autre que… JCDecaux, l’inventeur du concept de mobilier urbain publicitaire et le n° 1 mondial de la communication extérieure ! Ou dit plus simplement, JCDecaux, le principal afficheur de nos villes, l’abêtisseur des citoyens-consommateurs et le gaspilleur de ressources à grand renfort de panneaux éclairés la nuit, de sucettes déroulantes et de « publicyclettes », tout cet attirail incitant en permanence à la surconsommation. On nage dans ce que le sociologue Bertrand Méheust appelle la politique de l’oxymore (...) » Bernard Legros (Appel pour une école démocratique), enseignant belge et co-auteur de L'école et la peste publicitaire
« C’est quelqu’un de très neuf [Nicolas Hulot], je vois ça un peu comme un Obama. Il fera de la politique avec un peu plus d’amour » YAB, Reuters, 7-4-2011.
18 mars 2011
« On ne peut pas s’en passer [du nucléaire] et le problème des déchets n’est pas si grave. » YAB, Nice Matin, 29-5-2010.
Toujours plus fort ! La société d'édition de YAB vient de publier un livre intitulé Comment sortir de la société de consommation de surcroît en plagiant le titre d'un récent ouvrage de Serge Latouche.
14 février 2011
« Les personnalités qualifiées peuvent avoir leur importance, mais vos rapporteurs constatent une similitude entre structures associatives et monde des affaires: des participations croisées au sein des conseils d’administration qui affaiblissent la gouvernance et les capacités de contrôle des instances. Cette pratique n’est évidemment pas illégale, mais elle jette la suspicion sur la bonne gestion des organisations. Ainsi, la fondation Goodplanet présidée par Yann Arthus-Bertrand accueille dans son conseil d’administration Serge Orru, le directeur général du WWF France. Yann Arthus-Bertrand est aussi administrateur des Amis du WWF, l’association qui fédère les sympathisants de la fondation WWF France et qui gère ses contentieux. Le contrôle réciproque n’a pas que des vertus. (...) Nous avons appris que Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation Goodplanet, soutient l’organisation de la coupe du monde de football de 2022 au Qatar, gâchis énergétique plusieurs fois évoqué en ces lieux. Le Qatar a par ailleurs financé la traduction en arabe de son film Home. Est-ce une bonne politique ? » Rapport de Geneviève Gaillard (députée PS des Deux-Sèvres) et de Jean-Marie Sermier (député UMP du Jura) « sur les modes de financement et de gouvernance des associations de protection de la nature et de l’environnement » déposé pour l'Assemblée nationale le 2 février 2011.
Europe 1 (28-12-2010) : Le Qatar a soutenu votre film Home. Là c’était un renvoi d’ascenseur ? YAB : Non. Sincèrement non. Je l’ai fait avec honnête et sincérité.
Télé 2 semaines (29-12-2010) : Yann-Arthus Bertrand, animateur de France 3, a également soutenu [comme Zinédine Zidane] la candidature du Qatar pour la coupe du Monde 2022. Ça vous choque aussi ? Chistophe Alévêque : Lui, c'est pareil. C'est un commerçant. Il doit se lever tous les matins en se disant : "Vive la pollution !"
« J'ai travaillé pendant 3 ans sans percevoir aucune rémunération [pour le film Home] » zegreenweb.com, 8-12-2010.
« La contribution de la Fondation pour l'Éducation, les sciences et le développement communautaire du Qatar représente 8% du budget total du film ». Fondation GoodPlanet, AFP.
9 décembre 2010
Voir la marionette de YAB aux Guignols de l'info (8 décembre 2010) justifier son soutien à la coupe du monde de football au Qatar.
« Pour la première fois, un événement sportif mondial se donne pour objectif la neutralité carbone, et cela se fera au Qatar, le pays qui a aujourd'hui la plus forte empreinte écologique par habitant du monde. (…) Or la Coupe du monde de football se tiendra pour la première fois dans cette partie du monde, où la préoccupation environnementale n'est pas le premier souci ; cela ne pourra qu'y faire avancer la conscience écologique. Voilà tout simplement pourquoi j'ai soutenu ce projet, que je trouvais intéressant ; j'espère ne pas m'être trompé. Yann Arthus-Bertrand, soutien du Qatar pour l'organisation de la Coupe du Monde 2022. zegreenweb.com, 8-12-2010.
Dès la plus Haute Antiquité, il s'est trouvé des philosophes pour prôner les avantages des plaisirs simples. On songe à Epicure, bien sûr, mais aussi aux Stoïciens qui préconisaient de ne faire porter son action que sur ce qui dépend de soi, de modérer ses désirs pour gagner en liberté: en effet, si on parvient à ne désirer que ce qu'on peut aisément obtenir, on n'a rien à perdre qu'on ne puisse retrouver, et on est autonome.
De nos jours, la surconsommation d'énergie et de biens entraîne une modification dommageable de l'équilibre de la planète, et nombreux sont les mouvements qui recommandent la décroissance.
Cette idée de décroissance provient d'un constat: nous ne pouvons plus continuer comme si les richesses étaient inépuisables. Des intellectuels comme Ivan Illich ou André Gorz ont dit des choses fort intéressantes au sujet de cette objection de croissance.
Mais là où le débat blesse c'est que se sont greffés sur ce courant devenu une mode (qui ne se prétend pas «soucieux de l'écologie» ou adepte du «développement durable» est tenu pour un dinosaure réactionnaire) de nombreux Eco-Tartuffes: on pense à Nicolas Hulot ou à Yan Arthus-Bertrand dont les productions s'achèvent par des remerciements à ceux qui les ont soutenues, une liste des marques du luxe qui se sont associées pour que le spectacle ait lieu. On ne peut s'empêcher de penser que l'écologie est un formidable argument de vente, et que l'écosystème qu'on entend protéger n'est autre que le système économique qui existe... mais poussé à l'excès! On songe aussi à des écrivains comme Yves Paccalet dont l'idée de décroissance en appelle à la protection de la planète au détriment de l'humanité dans «L'humanité disparaîtra, bon débarras!»
La terreur climatique est aussi un bon thème électoraliste. On donne dans la surenchère pour s'attirer des voix vertes, et cette trucologie fonctionne à merveille parce qu'elle s'associe à une rhétorique d'intimidation qui s'apparente à un verrou sophistique.
Mais la lecture de n'importe quel moraliste classique vous dira ce qui est le bon sens même et que les anciens de chez nous pratiquaient naturellement: privilégier l'agriculture locale, mettre l'accent sur l'essentiel et laisser tomber le superflu, vivre mieux avec moins, économiser l'eau et les énergies coûteuses, lever le pied, etc. Loin des Eco-Tartuffes.
5 novembre 2010
« Il y a autant de connards chez Total que chez les écolos » Mondomix, 5-11-2010. Lire le Florilège de la pensée YABiste
Par Paul Ariès, directeur du Sarkophage, théoricien de la décroissance ; Aurélien Bernier, secrétaire national du M’PEP ; Yann Fiévet, président d’Action consommation ; Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale du Parti de gauche et conseillère régionale Rhone-Alpes (*).
Quand l’écologie émergea dans le débat public au cours des années 1960 et 1970, elle fut d’emblée fortement politisée. L’économie productiviste, la répartition des richesses, les rapports Nord/Sud, la lutte pour la démocratie, la dénonciation des multinationales faisaient partie intégrante du discours des principaux mouvements. Aux Etats-Unis, le militantisme de Rachel Carson ou Barry Commoner eut des effets concrets sur la législation américaine, aboutissant à l’interdiction de produits chimiques ou à la création de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA). Les Nations Unies ne purent éviter de lier la question environnementale à la question sociale, et la notion d’écodéveloppement portait des revendications pour protéger la planète, mais également pour mieux répartir les richesses et partager le travail.
Puis vint le tournant de la mondialisation. Le capitalisme se fit néolibéral en se réorganisant à l’échelle planétaire, afin de bénéficier des coûts de production les plus faibles et de mettre en concurrence les salariés des économies industrialisées avec les salariés des pays émergents. Repris en main par les gouvernements, le discours sur l’état de la planète changea profondément de nature. Les chocs pétroliers furent l’occasion de réclamer aux citoyens des gestes responsables pour réduire leurs consommations, moins pour des raisons écologiques que pour limiter les déficits commerciaux. Le basculement dans l’écologie individuelle était amorcé. Après l’énergie, ce fut le tri des déchets afin de permettre le recyclage, avec là aussi des motivations liées au commerce extérieur. Puis, afin de lutter contre le changement climatique, le citoyen fut mis à contribution pour réduire ses gaz à effet de serre.
Le développement durable se substitua à l’écodéveloppement pour gommer toute revendication radicale et pour faire de chaque citoyen le responsable de la dégradation de la planète. Dans cette construction idéologique, le pollueur n’est plus l’industriel qui met sur le marché de futurs déchets, mais l’acheteur qui remplit sa poubelle. Ce n’est plus le fabricant d’un produit bon marché mais polluant, c’est le ménage à faible revenu qui ne prend pas la peine d’acheter "vert". Ce ne sont plus les multinationales responsables des délocalisations dans les pays où l’on peut polluer gratuitement, mais les salariés obligés de prendre leur voiture pour aller chercher un travail de plus en plus rare et donc de plus en plus éloigné de leur lieu d’habitation.
Bien sûr, les comportements individuels doivent évoluer vers un plus grand respect de l’environnement. Il n’est pas question de le nier ni de sous-estimer l’évolution positive des mentalités. Mais l’objectif du discours dominant sur l’écologie vise tout autre chose : un véritable transfert des responsabilités.
Yann Arthus-Bertrand est-il naïf lorsqu’il porte l’image d’une écologie totalement dépolitisée, fondée sur le "tous coupables" et qu’il prétend dépasser les clivages gauche-droite avec les financements du groupe Pinault-Printemps-La Redoute ? Peut-être. En tout cas, la démarche est dangereuse. Sa dernière initiative, "10:10", fait songer à l’école des fans : tout le monde fait un geste et tout le monde gagne, avec une pensée émue pour les générations futures. La lutte contre le productivisme et l’économie capitaliste, pour la répartition des richesses et la relocalisation n’ont pas la moindre place dans son raisonnement.
Pourtant, le bilan écologique du capitalisme néolibéral est sous nos yeux. Entre 1997 et aujourd’hui, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont progressé d’environ 25 %. La principale raison n’est pas le développement du marché intérieur des pays émergents, mais bien l’augmentation continue du commerce international, la surconsommation des pays riches et le renforcement des délocalisations. La dictature de la finance empêche quant à elle l’émergence d’activités réellement durables, basées sur des raisonnements de long terme. Et, lorsqu’il s’agit de lutter contre le changement climatique, la communauté internationale décide justement de confier aux fonds d’investissements un juteux marché des "droits à polluer", qui, de produits dérivés en manoeuvres spéculatives, nous emmène doucement mais sûrement vers un prochain krach boursier.
Loin des discours de Daniel Cohn-Bendit ou de Yann Arthus-Bertrand, l’écologie politique ne trouvera un avenir que dans une rupture franche et concrète avec le capitalisme néolibéral. Nous devons aborder les sujets qui fâchent. La répartition des richesses, avec par exemple un revenu maximum et une fiscalité de justice sociale. Le commerce international et la relocalisation de l’activité industrielle et agricole, avec des taxes écologiques et sociales sur les importations. L’asphyxie des marchés financiers, en commençant par la fermeture de la Bourse des droits à polluer. Autant de mesures qui vont à l’encontre des règles de l’Union européenne, de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international, qu’il faut impérativement dénoncer. Nous laissons donc à Yann Arthus-Bertrand et ses financeurs du CAC 40 la grande cause des lumières éteintes et des robinets fermés. Notre objectif se situe à l’opposé. Il s’agit de mettre de l’écologie dans la politique et, surtout, de mettre de la politique dans l’écologie.
L'association Good Planet de Yann Arthus Bertrand nous écrit. Nous vous livrons leur message avec leur autorisation.
« Non, Yann Arthus-Bertrand n'est pas pour la Formule 1 puisque lui- même et sa Fondation ont pris position contre le projet de circuit de F1 à Flins, en région parisienne. Les associations locales et nationales, les militants de ces associations peuvent en témoigner. Renseignez-vous avant d'accuser. Si vous voulez un procès autant que les procureurs que vous prétendez être aient un dossier d'accusation étayé. J'ai lu dans La Décroissance, journal de la joie de vivre, que YAB se rendait à son bureau de la Fondation GoodPlanet, situé dans le bois de Boulogne, en hélicoptère. C'est faux. Vérifiez vous infos avant de les publier. Sinon, c'est de la calomnie. »Olivier Milhomme, « co-rédacteur en chef du catalogue GoodPlanet - 1 000 façon de consommer responsable. » Voir extrait du catalogue ci-dessous.
Nos réponses :
« Patron particulièrement colérique et brutal (…) ne se déplace quasiment qu’en hélico, y compris de sa très décente résidence des environs de Rambouillet à ses bureaux voisins de l’hippodrome de Longchamp » (17-6-2009). Un écologiste rotor, Le Canard enchainé, 17-6-2009.
« J’ai par exemple refusé de signer une pétition contre la formule 1. Pourquoi s’en prendre aux pilotes de formule 1 plus qu’à d’autres ? Je crois au con traire que pour surmonter la crise écologique, nous devons tous travailler les uns avec les autres. Sans amour et sans solidarité, nous ne parviendrons à rien ! » Yann Arthus-Bertrand, L’Express, 10-11-2008.
« L’idée de ces assises du sport et du développement durable m’est venue lorsque j’ai assisté, médusée, au bras de fer entre les écologistes et tous ceux qui défendaient la création d’un circuit de Formule 1 à Flins. Dans le pays d’Alain Prost, c’est quand même dommage de ne plus avoir de Grand Prix de Formule 1. Le sport ne peut pas être la victime de ces batailles. Il s’agit de réunir des gens qui ne se parlent jamais. Ainsi, autour de la même table à ces assises, nous avons pu entendre Toni Estanguet, Isabelle Autissier et Yann Arthus-Bertrand. » Rama Yade, sécrétaire d'Etat aux Sports, Le Maine libre, 24-5-2010.