Monsieur le Président,
Vous avez déclaré le soir de votre élection, le 6 mai 2007, au sujet du réchauffement climatique : « La France fera de ce combat son premier combat. » Comme moi, vous n’avez donc pu que vous réjouir d’apprendre que le Grand Prix de France de formule 1 serait supprimé en 2008. Cette victoire est aussi le fruit du travail d’associations comme Casseurs de pub et de l’engagement de nombreux militants écologistes – mais surtout humanistes – qui, depuis 2001, mènent sans relâche des actions pour aboutir à ce résultat : organisation de manifestations avec des personnalités comme le professeur Albert Jacquard ou l’ex-ministre Yves Cochet, diffusion de dizaines de milliers de tracts et de pétitions pour informer et alerter nos représentants au plus haut sommet de l’État.
Le Grand Prix de France de formule 1 constituait un scandale absolu en alliant dans une même célébration compétition outrancière, argent, publicité, vitesse et pollution, c’est-à-dire toutes les causes de la dégradation du climat de notre planète.
Cette course, mais surtout le message qu’elle véhiculait, allait, naturellement, à l’exact inverse des valeurs qui pourront nous permettre, ensemble, d’affronter démocratiquement et pacifiquement le réchauffement climatique que vous considérez, à juste titre, comme un combat majeur pour notre pays. Vous le savez, la France est malheureusement une des nations les plus consommatrices de ressources naturelles et les plus pollueuses du monde.
Pour que votre engagement soit crédible, et qu’il ne soit pas seulement des mots, ce qui vous tient à cœur, Monsieur le Président – vous l’avez répété à vos compatriotes à de multiples reprises –, nous vous demandons de : 1) vous assurer que le Grand Prix de France de formule 1 soit bien définitivement supprimé en 2008 ; 2) défendre les valeurs écologiques françaises à travers le monde pour inciter tous les pays au monde qui organisent une pareille aberration à supprimer, comme en France, leur Grand Prix, le réchauffement climatique étant par essence un problème mondial ; 3) mettre fin à toutes autres formes de sports mécaniques en France et d’intervenir à l’ONU afin de faire pression sur tous les autres pays pour qu’il en soit de même partout sur notre planète.
Il est bien évident que, sans ce type de mesures hautement symboliques, la mise en place de quelconques politiques écologiques ne pourrait relever que des « idéologies » contre lesquelles vous mettez tant d’ardeur à lutter.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes très républicaines salutations. |