La Semaine sans télévision est l'occasion
de multiples initiatives, comme l'organisation de veillées (vous en trouverez
le programme sur le site de RAP : www.antipub.net).
N'hésitez pas à vous impliquer.
Dans notre société, la primauté est
accordée à l'économie. Toute personne est
logiquement d'abord perçue dans sa fonction économique
: consommateur (ou consom'acteur, c'est pire). L'humain se trouve
réduit à n'être plus que le moyen, quand le moyen
- la consommation&emdash;devient, lui, un but. Les valeurs se sont
inversées. Ainsi notre civilisation profane le sacré -
l'amour, l'amitié, le partage. . . - et sacralise le profane ;
la technique, la science, la consommationþ La philosophie «
Lacoste : Deviens ce que tu es (citation de Friedrich
Nietzsche) », la politique « Révolutionnaire
! Citroën », ou la spiritualité «
Amène ! Chaussé aux moines (fromage) » ont
désormais pour fonction d'accroître les ventes.
Parallèlement, nous pillons la nature et sacrifions l'humain
sur l'autel de la consommation (adoration du veau d'or), tout en nous
prosternant devant nos nouveaux grands prêtres : les
économistes et les scientifiques.
L'humain n'est donc plus vu que comme un rouage dans le
système économique, il est réduit à
n'être qu'un outil, un soldat de l'économie, un tube
digestif dont la fonction première est l'augmentation du taux
de croissance. Son bonheur est mesuré et lu à l'aune
des seuls critères comptables.
Pour tuer dans l'¦uf toute velléité de
rébellion face à cet ordre déshumanisant, il est
refusé à l'humain d'aller à son essence,
à sa conscience. Il lui est nié le droit d'affirmer le
primat de toutes les dimensions qui font qu'il est un humain et non
une bête. Celui qui se refuse à cette logique est
qualifié d'« utopiste », sous-entendu porteur d'une
nouvelle idéologie totalitaire : les millions de morts des
régimes communistes sont, c'est bien connu, le fait de ces
utopies. C'est donc inévitablement un dangereux
extrémiste, un malade mental qui n'a pas conscience du ressort
profond de son action. Tel est le message, implicite ou explicite, de
la dictature de la finance et de la technique : obéis,
consomme sagement et tout ira pour le mieux dans LE MEILLEUR DES
MONDES.
Pour tenir face à cette idéologie inhumaine et
mortifère, qui provoque une nombre sans cesse croissant de
suicides et nous interdit tout droit à aller à nous
même, une seule solution : l'abrutissement. Plus puissant que
les neuroleptiques, le travail, le foot, l'alcool ou le hashich. . .
licite, encouragée : LA TELEVISION, média porteur du
« Coktail de divertissement abrutissant pour maintenir dans
la bonne humeur la population frustrée de la planète.
» prônée par Zbigniew Brzezinski, ex-conseiller
pour la sécurité nationale du gouvernement
américain. Un cocktail ressemblant étrangement à
la Soma, drogue euphorisante décrite par Aldous Huxley dans Le
Meilleur des mondes. A travers l'écran hypnotique de la
télévision, une armée de d'animateurs
zélés, de présentateurs obéissants
à la voix de leur maître, de gardiens serviles des
esprits, de chiens de garde, de commissaires de la pensée, de
faux subversifs, vous guide dans le droit chemin : formatage,
conditionnement, normalisation, soumission...
Trois heures trente de télé par jour, c'est la
moyenne en France. Une heure de plus qu'il y a vingt ans. La vie par
procuration.
La Semaine sans télé, ce n'est pas une nouvelle
abstinence ou un jeûne judéo-chrétien, c'est un
combat pour se libérer de l'aliénation
médiatique, pour se retrouver, ressentir son humanité,
pour agir, résister, pour retrouver le goût de la vie.
Alors brisons nos chaînes !