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Débarquons Maud Fontenoy

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José reviens !
(juillet 2012)

Zéro sur dix pour YAB

A vélo contre Hulot (juillet 2010)
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Les shappocks

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La fin de la F1
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Semaine sans écran
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Les économistes

Pas de sang
pour l'essence

Casseurs de pub

Semaine sans télé 2002

Eteignez, pour voir !

Si nous ne sommes pas capables de faire des gestes simples tels que jeter nos téléviseurs, nous serons réduits à nous apitoyer sur les malheurs du monde sans nous rendre compte que ce sont nos modes de vie qui en sont les générateurs.


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"I1 avait beau répéter que les programmes avaient été manifestement conçus par des bœufs pour des veaux, que convoquer le public pour lui faire applaudir les propos les plus insignifiants était une marque de mépris, que la diffusion de rires enregistrés en ponctuation des temps forts d'une fiction était le degré zéro de la pensée, que l'esprit des jeux était une insulte à leur intelligence, que l'intégralité du texte du journal télévisé tenait en deux colonnes d'un quotidien et en disait deux fois moins, que la seule vertu de cette boîte était d'exprimer en réduction toute la vulgarité du monde, rien n'y faisait."

Pierre Assouline, Double vie – Gallimard 2001

 

La télé, un outil neutre ?
Non, par essence, elle encourage la passivité, donc la soumission.

 

Après une journée entière à taper sur un clavier, à absorber les électrons de son écran d’ordinateur, à contribuer à l’avènement d’une société meilleure au service du grand capital, Thierry retrouve ce qui devrait être le confort rassurant d’un trois pièces de jeune cadre dynamique.

Pourtant, c’est avec appréhension qu’il s’apprête à faire tourner sa clé dans la serrure pour rentrer chez lui. Depuis plusieurs semaines, il sent une présence hostile dans son salon. Un petit œil rouge et ténébreux l’observe comme un oiseau de proie choisit sa victime avant de fondre sur elle dans un cri strident. Comme tous les soirs, Thierry ôte ses chaussures afin d’être le plus discret possible sur le parquet qui se montre complice et n’en rate pas une pour le trahir. Comme tous les soirs, il passe discrètement devant cet esprit maléfique qui prend possession de sa vie. Un bon roman l’attend dans sa chambre et il compte bien en lire un chapitre ou deux avant le souper.

Alors que, comme un Sioux, il traverse la steppe persane d’un tapis tout neuf, un éclair fulgurant jaillit du coin le plus sombre des lieux en le projetant violemment sur le canapé. Les mains emprisonnées par une bouteille de bière et un paquet de chips, toute résistance devient inutile. Un flux toxique de lumière artificielle lui assène un grand coup d’images hypnotisantes. Un lavage de cerveau intensif est alors appliqué à la moindre parcelle de matière grise qui habite son crâne. Toute résistance, toute tentative de réflexion deviennent alors complètement impossibles. L’attention de Thierry est maintenue sous un contrôle parfait qu’un marteau publicitaire vient frapper à intervalles réguliers. Imbibé d’images merveilleuses, son cerveau flotte comme une éponge dans un liquide visqueux et doux. Peu à peu, la douleur s’apaise et laisse place à une grande sérénité. Thierry se sent bien. Thierry est heureux.

3H51
En janvier 2001, la moyenne par Français était de 3 heures 51 minutes.
Libération, 26 février 2001

3 h 51 plus tard, Thierry se lève doucement du canapé. Par terre, les traces du combat lui rappellent qu’il n’a pas rêvé. Une pizza refroidie et un pot de glace au chocolat gisent sur le sol, éventrés. Le sang rouge de la sauce tomate s’est répandu sur la steppe, mais l’ennemi a fui. Assommé, la tête roulant comme sur un navire en détresse, Thierry assure ses pas sur le roulis du couloir. Dans un dernier souffle, il se jette sur son lit où il sombre dans un profond coma.

Le lendemain soir, après une journée aussi débilitante que les précédentes, Thierry appuie sur le bouton de l’ascenseur qui lui permet de monter 2 mètres 50 en espérant croiser sa voisine du premier. Il cache derrière son dos une hache géante de calibre 50 que ses relations au ministère de la Défense lui ont permis d’acquérir au marché noir. Devant la porte de chez lui, il reprend son souffle un court instant. Son cœur écrase ses poumons comme dans une rame trop pleine des heures de pointe. Puis, dans un hurlement sauvage de catcheur américain, il se rue dans son salon en faisant tournoyer son arme au-dessus de sa tête. Avant même que la bête puisse réagir, il a le temps de se glisser dans son dos et de lui écraser la tête d’un coup de hache monstrueux. L’œil rouge jette alors des éclairs et des lames électriques dans un vacarme épouvantable. Le combat est dur, mais c’est avec passion que Thierry frappe, martèle, tranche et coupe jusqu’au dernier morceau de queue qui est allé se greffer sur le mur.

Crève, télé ! Crève ! Tu as déjà gâché mes soirées depuis beaucoup trop longtemps. Je ne te laisserait pas détruire ma vie !

Denis Cheynet

 

 

“Regarder la télévision me donne l’impression d’être insulté. à chaque fois, j’ai la nausée. La vulgarité est bien sûr la caractéristique première des programmes et de leurs animateurs, mais les émissions ne sont pas seules en cause ; je me suis aperçu que cette médiocrité était produite par l’objet lui-même. Comme la publicité, il semble que cette boîte tire tous les sentiments vers le bas, qu’elle ne soit capable que d’avilir l’humain, et cela sans limite. C’est un peu comme si elle était le débouché logique de la cuvette des toilettes dans chaque foyer. Ceux qui rêvent de faire une bonne télévision sont sans doute les mêmes que ceux qui rêvent de guerres propres ou de capitalisme à visage humain. Il est sans nul doute dans la nature de la télévision de salir et d’abaisser. Elle est polluante, bien sûr dans ses composants comme objet industriel de la société de consommation, mais surtout dans les messages et l’idéologie qu’elle délivre majoritairement. être intellectuellement libre me semble difficile face à un tel outil de conditionnement. Briser ses chaînes semble donc d’abord passer par la destruction de ce boulet.”

Raoul Anvélaut

Une drogue dure

Si tous les émetteurs tombaient en panne, une peur panique gagnerait immanquablement une population française droguée à la télé et soudainement en crise de manque. Revenus au monde réel,si cela arrivait, les Français feraient la fortune des psychanalystes et des sectes.