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Contre-Grenelle 3 A vélo contre Hulot (juillet 2010) Journée sans achat Rentrée sans marque
La fin de la F1 Marche pour la
décroissance Semaine sans écran |
A l'attention de Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre de l'aménagement du territoire et de l'Environnement, Madame la ministre de la Jeunesse et des sports. Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, Nous avons accueilli avec plaisir vos dernières prises de position relatives à la lutte contre l'effet de serre. Depuis des années, de nombreuses personnes participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans leurs gestes quotidiens ou au travers des responsabilités qu'ils exercent. La prise de conscience de la capacité limitée de la planète à absorber notre expansion et du caractère fini des ressources naturelles se renforce. Mais ce mouvement ne peut se développer dans un cadre incohérent. Or, un événement comme le Grand Prix de France de Formule 1, qui doit se tenir le 1er juillet, constitue un record de pollutions inutiles et de gaspillage. De plus, il représente un exemple contestable dans d'autres domaines (vitesse, publicité pour le tabac, etc.). Il n'est plus admissible qu'une minorité puisse promouvoir des pratiques irresponsables tandis que des efforts sont demandés au plus grand nombre. Nous vous demandons donc la suppression
de cette épreuve. Nous sommes bien conscients que les
gigantesques problèmes soulevés par les changements
climatiques ne peuvent se régler uniquement par des interdits,
mais cet acte symbolique marquerait une nouvelle étape en
rompant avec le caractère schizophrène de notre
civilisation. Sûrs de votre adhésion, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, nos très respectueuses salutations. Qui sera le premier pilote de Formule 1 à retourner sa veste, à refuser de participer à ce cirque de fric, de pollutions, de gaspillages inutiles, alors que l'urgence est à la réduction et au changement de notre consommation ? Nous attendons donc avec impatience le premier traître, le premier déserteur, le premier objecteur de conscience de la course automobile.
7 milliards de vies en jeu " France-Inter lundi 21 octobre 2007, il est 7 heures. Les informations présentées par Stéphane Paôlit. Bonjour, Depuis ce matin 0 h 57 heure française, le Gulf Stream ne longe plus les côtes européennes. Le courant océanique se dirige désormais des côtes de l'Afrique vers l'Amérique du Nord. La ministre de l'Environnement a tenu une conférence de presse à 5 h 30 ce matin. Nous écoutons tout de suite la ministre, madame Lepajoynet : " Le détournement du Gulf Stream est dû à l'effet de serre qui, entre autre, augmente la température des océans. Il pourrait entraîner une baisse des températures de plus de 7°C pour tout le continent ouest-européen. Une cellule de crise internationale est en cours d'élaboration avec pour objectif de proposer sous 6 mois un plan d'action. Le gouvernement travaille et vous pouvez être confiant dans ses efforts. " Madame Lepajoynet a ensuite indiqué que le détournement du Gulf Stream n'était pas catastrophique dans la mesure où celui-ci s'équilibrait avec le réchauffement global de la planète. La ministre a indiqué que tous les moyens scientifiques et techniques seraient mis en ouvre pour trouver une solution à cette nouvelle catastrophe naturelle. Sans transition, des nouvelles plus réjouissantes : en Formule 1, Michael Schumacher a été consacré hier champion du monde pour la 8e fois consécutive. Nous rejoignons tout de suite Jean-Luc Astagno à Monza où la nuit a été chaude, n'est-ce pas, Jean-Luc ? - Héééé oui, Christophe, c'est après un grand prix hooooooomérique et d'anthoooooologie que le fabuleuuuux, que dis-je, le géniaaaaal Michael Schumacher a remporté cette course après une lutte achaaaaaarnée sur le circuit de Monza. Et chez les tifosi, c'est tout simplement le déliiiiiiiire. Des centaines de milliers de supporters se sont regroupés dans la ville italienne pour célébrer toute la nuit cette nouvelle victoire de la mythiiiiiiiique écurie au cheval cabréééééé : Ferrari. Écoutez donc les réactions des tifosi aprèèèèèès une nuit de fête chaude, chaude, chaude : - Schumacher est champiooooon du monde pour la 8e fois et, une fois de plus, ça s'est déroulé en Italie. Que pensent les IIIIIIIIItaliens de cet Allemand qui rafle tout ?
- Et penseeeez-vous qu'il va pouvoir continuer ses faaaabuleux exploits encore longtemps ou va-t-il quitter le circuit automobile sur une uuuuultime victoire. - Ma, Schumacher né partira pas parcé qué toute l'Italie est derrière loui. Tant qué nous serons là, il restera. Schumacher incarne tout ce qué l'Italie a de meilleur, la Formoule 1 et ses automobiles d'exceptioné. Schumacher né nous laissera pas tomber. Andiamo Schumi ! ! ! " Ici Jean-Luc Astagno à Monza pour France-Inter. - Ha ! Ha ! Eh bien, espérons que Jean-Luc ne se laissera pas trop griser par la fête. À signaler que ce soir à 19 heures notre émission " Le téléphone sonne " sera consacrée au nouveau titre de champion du monde de Michael Schumacher. Vous pouvez dès à présent poser vos questions au 01 45 24 7000 ou par internet : France-inter.com. - Et maintenant, en direct du Palais Brognard, la bourse avec Jean-Pierre Gaillard. " La bourse avec Castorama, partenaire du bonheur ".
- André Casseledos, bonsoir. Vous êtes historien à l'université de la Sorbonne, spécialiste des questions de société et agrégé d'écologie. - Bonsoir, Alain Dicaux. - Comment analysez-vous ce bulletin d'information qui nous semble tout simplement incroyable ? - Tout d'abord, mon cher Alain, permettez-moi de vous dire que nous ne pouvons analyser de manière impartiale ces informations radiophoniques en 2007 si nous ne nous remettons pas dans le contexte de l'époque. C'était voici exactement cinquante ans. Vous êtes trop jeune pour avoir connu cette période. N'oublions pas que la population était alors soumise à un véritable conditionnement par les médias et la publicité. À titre d'exemple, chaque individu était en moyenne bombardé par 400 messages de publicité par jour. Cette propagande incessante imposait à tous l'idée que le bonheur ne pouvait être le résultat que d'une consommation effrénée ! Comment s'étonner alors d'un pareil aveuglement face aux limites de la planète ? Le résultat, vous l'avez entendu : le journaliste était incapable de faire le lien entre les deux évènements, c'est extraordinaire ! - Pourtant les conséquences catastrophiques d'un éventuel détournement du Gulf Stream étaient connues dès la fin du XXe siècle ? - Bien sûr, l'avancée des techniques de l'époque permettait déjà de mesurer les effets dévastateurs des changements climatiques et écologiques qui ont eu lieu. Les scénarios étaient suffisamment précis pour affirmer que le nombre de catastrophes climatiques allait s'accroître de manière importante, irréversible et avec une intensité jamais connue. Mais peu de gens étaient prêts à en tirer les conséquences : en fait, il aurait alors fallu remettre en cause fondamentalement le système d'alors, fondé sur une croissance matérielle illimitée. Il faut bien se représenter que c'était une véritable croyance, un obscurantisme allant à l'encontre du plus simple rationalisme. - Mais enfin, nous avons eu à faire là à un véritable cas de schizophrénie collective ! - Tout à fait, cher ami. La population était prise en tenaille entre sa volonté de préserver la nature et son désir de consommer toujours plus. Principe de réalité contre principe de désir, aurait dit le bon docteur Freud. Malheureusement, c'est en fin de compte la réaction infantile qui l'a emporté. - Et ces tifosi, que penser d'eux ? - Ces réactions des tifosi sont caractéristiques de l'incapacité de l'époque à regarder la réalité en face. L'automobile était le fer de lance de l'économie ouest-européenne. Les champions de sports mécaniques étaient vus comme des héros et glorifiés par la majorité de la population. Pour le gouvernement, remettre en cause le symbole que représentait la Formule 1 risquait fortement de se traduire par une baisse vertigineuse dans les sondages. Il aurait fallu aussi imposer une baisse draconienne de la consommation d'énergie et au minimum un doublement du prix des matières fossiles. Impossible à l'époque ! - Je vous trouve bien indulgent, cher André. Ce sont quand même près des trois quarts des 7 milliards d'individus que comptait alors la planète qui ont péri suite aux bouleversements climatiques et aux guerres que ceux-ci ont engendrées. Il n'y avait donc aucune réaction dans la population ? - Si, bien sûr, de nombreux groupes tiraient la sirène d'alarme depuis longtemps. Ils proposaient des solutions : la réduction de la consommation des pays riches, l'abandon de l'automobile au profit de la bicyclette et du train. Mais ils demeuraient bien minoritaires. L'extrait de l'émission que vous venez de passer me rappelle même qu'une association avait interpellé le gouvernement en 2001 en lui demandant la suppression du grand prix de France de Formule 1. - Et alors ? - Oh ! dans le meilleur des cas, ils avaient essuyé un sourire moqueur ; d'autres, par contre, les avaient immédiatement traités d'extrémistes ou de fascistes. - Édifiant ! Notre émission " Retour sur l'histoire " s'achève. André Casseledos, je vous remercie. Je renvoie nos auditeurs à votre passionnant livre : " Planète Terre, histoire d'une catastrophe annoncée ", aux éditions L'Harmatton. À la semaine prochaine sur Radio-Terre, bonsoir. Denis et Vincent Cheynet
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